Cet article analyse le lien entre cette maladie prostatique et la fertilité masculine, ainsi que les approches actuelles pour traiter et prévenir cette affection dans le contexte familial.
🔵 Qu’est-ce que la prostatite et comment affecte-t-elle la fertilité du couple?
Cette maladie est une inflammation de la prostate, aiguë ou chronique. Environ 35 à 50 % des hommes en âge de procréer souffrent de cette pathologie. La prostate joue un rôle essentiel en produisant des composants du liquide séminal nécessaires à la viabilité et mobilité des spermatozoïdes.
Selon une étude publiée dans Fertility and Sterility (2023), l’inflammation peut causer :
- Oligozoospermie (baisse de la concentration des spermatozoïdes) chez 68 % des patients chroniques ;
- Asthénozoospermie (baisse de la mobilité) chez 75 % ;
- Tératozoospermie (anomalies morphologiques) chez 52 % ;
- Leucospermie (augmentation des leucocytes dans l’éjaculat) chez 82 %.
Une méta-analyse de 27 études (Association Européenne d’Urologie, 2024) montre que la prostatite chronique réduit les chances de conception naturelle de 30 à 45 % comparé aux hommes sains.
🔵 Types de prostatite et impact sur la conception
Selon la classification NIH, quatre types existent :
- Prostatite bactérienne aiguë : inflammation rapide due à une infection bactérienne. Un traitement précoce permet une guérison complète, sans conséquences durables sur la fertilité.
- Prostatite bactérienne chronique : infection persistante durant des mois ou années. Une étude de l’Institut de Médecine Reproductive (2022) révèle que le taux de grossesse chez les partenaires d’hommes atteints est de 25 %, contre 78 % dans le groupe sain.
- Prostatite chronique / syndrome de douleur pelvienne chronique : forme la plus courante (90 % des cas), caractérisée par des douleurs sans signes évidents d’infection. Selon International Journal of Urology (2023), 62 % des patients ont une qualité de sperme altérée.
Prostatite inflammatoire asymptomatique : sans symptômes cliniques mais avec inflammation détectée. La qualité du sperme est affectée chez 35-40 % des patients (American Urological Association, 2024).
🔵 Mécanismes affectant la fertilité du couple
Plusieurs mécanismes expliquent la baisse de fertilité liée à cette maladie prostatique, parmi lesquels le stress oxydatif joue un rôle majeur.
- 🔹 Stress oxydatif : L’inflammation augmente la production d’espèces réactives de l’oxygène, ce qui entraîne un stress oxydatif accru, endommageant les membranes et l’ADN des spermatozoïdes Une étude dans Human Reproduction (2023) montre que les niveaux de ROS sont 2,8 fois plus élevés chez les patients atteints.
- 🔹 Facteurs immunologiques : production d’anticorps antispermatozoïdes réduisant mobilité et fécondité. La Mayo Clinic (2024) rapporte ces anticorps chez 42 % des patients chroniques.
- 🔹 Obstructions des canaux génitaux : l’inflammation et l’enflure gênent le passage des spermatozoïdes, réduisant leur nombre dans l’éjaculat.
- 🔹 Altération de la composition du plasma séminal : la prostate produit environ 30 % du volume de l’éjaculat, riche en éléments essentiels à la survie des spermatozoïdes. Cette maladie prostatique modifie cette composition biochimique, affectant leur viabilité.
🔵 Cas clinique
Cristophe, 34 ans, de Lunel, consulte pour infertilité de couple depuis 18 mois malgré des rapports réguliers et non protégés. Les examens montrent une prostatite chronique / syndrome de douleur pelvienne chronique et un spermogramme anormal : asthénozoospermie (mobilité à 25 %, norme >50 %) et leucocytes élevés.
Après un traitement combiné (antibiothérapie, anti-inflammatoires, physiothérapie, modifications du mode de vie pendant 3 mois), la mobilité spermatozoïde passe à 48 %, les leucocytes se normalisent. Une grossesse spontanée survient 2 mois après la fin du traitement.
Ce cas illustre l’importance du diagnostic et du traitement de la prostatite dans la planification d’une grossesse.
🟡 À suivre dans la deuxième partie : méthodes modernes de diagnostic, options de traitement et conseils pour futurs parents.
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