Dans cet article, nous aborderons en détail la Prostatite Chronique et le Syndrome de Douleur Pelvienne, en expliquant leurs causes, leurs symptômes et les facteurs pouvant déclencher des poussées, afin de mieux comprendre cette affection fréquente chez les hommes.
Chez les hommes, la gêne pelvienne peut être plus fréquente qu’on ne le croit. Des études récentes estiment qu’entre 8 et 12 % de la population masculine connaîtront le Syndrome de Douleur Pelvienne Chronique (CPPS) à un moment de leur vie.
🟦 Qu’est-ce que la prostatite chronique et le CPPS : définitions et formes
La prostatite chronique (PC) se réfère à l’inflammation de la prostate, qui peut être liée à une infection aiguë ou chronique de la glande.
Le CPPS (Chronic Pelvic Pain Syndrome) désigne la gêne chronique dans la région du bassin chez les hommes, souvent sans infection détectable. Pour couvrir toutes les formes, la littérature utilise souvent le terme PC/CPPS, incluant la prostatite bactérienne chronique et la prostatite non bactérienne.
La majorité des hommes atteints de CPPS n’ont pas de bactéries détectables, mais la douleur persiste, ce qui souligne l’importance de différencier les formes bactériennes et non bactériennes.
🟦 Causes et facteurs de la prostatite chronique chez les hommes
L’origine de ces troubles peut varier, mais le diagnostic le plus fréquent chez les hommes de moins de 50 ans est lié à la prostatite ou à l’inflammation de la prostate, parfois à la suite d’une infection. L’inflammation peut provoquer un inconfort pelvien, des problèmes urinaires et des troubles sexuels.
Les lignes directrices récentes de l’Association Européenne d’Urologie (EAU) utilisent le terme Syndrome Douloureux de la Prostate (PPS) pour décrire l’état dans lequel la prostate provoque un inconfort pelvien ou une gêne persistante, même en l’absence de bactéries détectables. Le diagnostic repose sur des cultures stériles et sur la présence de leucocytes dans les échantillons spécifiques de la prostate (urine, sécrétions prostatiques exprimées).
🔽 Classification du PC/CPPS : types et symptômes
Les PC/CPPS chez les hommes est divisé en quatre types.
1️⃣ Type I – Prostatite Bactérienne Aiguë
Gêne dans la région du bassin aiguë soudaine, généralement associée à de la fièvre et à d’autres signes d’infection, ainsi qu’à la présence de bactéries dans l’urine ou les sécrétions prostatiques
2️⃣ Type II – Prostatite Bactérienne Chronique
Douleur pelvienne récurrente ou chronique, associée à des bactéries identifiées dans l’urine ou les sécrétions prostatiques, généralement en l’absence de fièvre ou d’autres signes d’infection.
3️⃣ Type III – Prostatite Non Bactérienne / Prostatodynie
Gêne dans la région du bassin récurrente ou chronique qui n’est pas associée à des bactéries détectées dans l’urine ou les sécrétions prostatiques. Le syndrome de douleur pelvienne chronique de type III peut être subdivisé en
- Type IIIA : lorsque des cellules inflammatoires sont présentes dans l’urine ou les sécrétions prostatiques
- Type IIIB : lorsque les cellules inflammatoires ne sont pas présentes
4️⃣ Type IV – Prostatite Asymptomatique
Présence de cellules inflammatoires dans l’urine ou les sécrétions prostatiques en l’absence de tout symptôme. Dans la pratique clinique, le type III est le plus fréquemment rencontré, et selon mon expérience, des doses excessives d’antibiotiques ont été prescrites même en l’absence d’infection. La meilleure approche pour le PC/CPPS de type IIIB consiste en la kinésithérapie du plancher pelvien, car elle permet de traiter directement un inconfort pelvien dans la zone affectée.
🔽 Poussées de prostatite chronique : facteurs déclenchants et prévention
Les poussées de prostatite représentent des épisodes d’aggravation des symptômes, pouvant survenir brusquement ou progressivement. Dans les formes chroniques, leur récurrence est fréquente.
- Réinfection bactérienne : possible dans les formes bactériennes, mais moins fréquente dans le CPPS non bactérien.
- Stress : influence le système nerveux autonome, augmentant la tension musculaire.
- Activité sexuelle intense ou prolongée : peut provoquer des poussées de prostatite chronique si le plancher pelvien est déjà tendu ou irrité.
- Alimentation et boissons : alcool, caféine, plats épicés ou acides, pouvant irriter la vessie et la prostate, accentuant la gêne.
- Fonction immunitaire réduite : moins efficace pour gérer l’inflammation existante, prolongeant la gêne prostatique.
- Tension musculaire du plancher pelvien : bloque le flux sanguin normal, irrite les nerfs et déclenche des poussées douloureuses de prostatite même sans infection.
La gestion efficace des poussées nécessite une approche complète : techniques de relaxation, respiration diaphragmatique, activités régulant le système nerveux. La collaboration avec un spécialiste et le suivi d’un plan thérapeutique personnalisé restent essentiels pour réduire l’intensité et la fréquence des poussées de prostatite chronique ou CPPS.



